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Pigeonnier du Vieux Châtel
En ce lieu il y avait un ancien prieuré, aujourd'hui disparu, appartenant à l'abbaye du Tronchet. Il devait en tirer le nom d'une très antique forteresse détruite depuis bien des siècles.
Aujourd’hui il reste un très beau pigeonnier rond avec une toiture composée d’ardoises épaisses posées sur des dalles de Saint-Cast à même le mur. Le tout est surmonté d’un lanterneau avec une petite coupole en ardoises. L’intérieur est divisé en nichoirs que l’on nomme boulins. Il y en a plus de 350, chacun abritant un couple de pigeon. Le nombre de boulins était une indication sur la richesse de l’occupant.
Un autre bâtiment atteste de l’occupation ancienne de ce lieu. La fenêtre de rez-de-chaussée avec ses barreaux nous permet d’imaginer une construction du XVème siècle.
A côté du Vieux-Chastel, se trouvait un tertre dont la chapelle occupait jadis le sommet ; un moulin à vent l'avoisinait. Cette éminence, appelée tertre de Saint-Nicolas était une position stratégique, car avant la création de la digue du Lupin, la mer venait battre aux pieds de ces rochers et probablement jusqu’au village du Tintochet (quelques centaines de mètres en direction de la Malouinière des Barreaux).
Sur les cartes de Cassini, on distingue très bien la vallée où jadis montait la mer et les deux mamelons du tertre. C'est là aussi que devait se tenir un château ou plus justement un fort. Sur ses ruines s'élevaient la chapelle et le moulin du prieuré qui, au XIIIème siècle, appartenaient aux religieux du Tronchet, tout comme la Ville-Ernoul. L'abbé Pierre Mahe échangea ce moulin du Vieux-Chastel et son fief de la Ville-Ernoul, vers 1277, avec Pierre du Guesclin, contre une rente perpétuelle de 4 mines de froment (Bibliothèque Nationale : Mémoire de Bretagne).
En 1685, le prieuré du Vieux-Chastel appartenait encore à l'abbaye du Tronchet. Les religieux ne tardèrent pas à perdre jusqu'au droit de le présenter, car tous les derniers prieurs furent nommés et pourvus par l'évêque de Dol seul.
Gilles Nouel, recteur de Saint-Ideuc et prieur du Vieux-Chastel, déclara en 1790 que ce bénéfice n'avait que 113 livres 10 sols de rente, avec 24 livres 12 sols de charges ; par suite, il ne lui restait qu'un revenu net de 88 livres 18 sols. La chapelle Saint-Nicolas du Vieux-Chastel, encore entretenue en 1782, fut vendue nationalement en 1795, puis complètement rasée. Servirent-elles à la construction de belles demeures des environs ? Cela se dit.
A côté de la chapelle se trouvait une ferme dite du Vieux-Chastel où l’on voit encore quelques éléments d'un manoir du XVème siècle décrit ci-dessus. Cette maison devait abriter le prieur du domaine. Aujourd’hui propriété de la même famille depuis quatre générations, elle fût une ferme pendant de nombreuses années.
Vous êtes à moins de 5 mn de trois malouinières : La Ville-es-Treux, le Lupin, les Barreaux.